Version française ci-dessous.
Statement by EHAHRDP, APRODH, ACAT-Burundi, FOCODE, FORSC, RCP
Burundi: Soon, there will be no human rights defenders left.
Crackdown on human rights defenders continues with the forced closure of 10 non-governmental organisations in Burundi, say 6 human rights organisations.
24 November 2015, Kampala – On 23 November 2015, the Minister for Internal Affairs of Burundi suspended the activities of ten non-governmental organisations, including six major human rights organisations (see list at the end). Only a few days ago, on 19 November, the General Prosecutor of Burundi sent a letter addressed to the banks of Bujumbura, demanding that the accounts of the same organisations and three civil society leaders be frozen, and their account history revealed.
This latest attack against the right to freedom of association comes amidst a widespread and systematic crackdown on civil society and independent media in Burundi, which has forced a growing number of human rights defenders into exile. Human rights defenders still in Burundi are faced with untenable working conditions, reporting that they are constantly followed, intimidated and threatened, and fear for their lives and for the lives of their families.
“While wide-spread human rights abuses continue to take place, with daily reports of torture, illegal searches and extrajudicial killings, the once vibrant and outspoken human rights defenders community in Burundi is struggling to speak out about the worsening situation,” said the East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP), Association pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Burundi (ACAT-Burundi), Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE), Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC), and the Réseau des Citoyens Probes (RCP). “Burundian independent media and civil society have become the battleground of this crisis. In this context, we strongly urge the international community, and particularly the Office of the High Commissioner for Human Rights in Burundi, to step up its public reporting on the situation and to unequivocally denounce the grave abuses taking place.”
The systematic stifling of the Burundian human rights community is a testimony to its importance and its influence in Burundi. The attacks against independent voices have gotten progressively worse over the course of the last six months, starting with the closing down of independent radio stations following the failed coup d’État in May 2015. Since then, numerous journalists inside the country have been forced into hiding, following a number of attacks on the media.
On 13 October 2015, Christophe Nkezabahizi, a cameraman of Radio Telévision Nationale du Burundi (RTNB) was assassinated with his wife and 2 children. It has been reported to EHAHRDP by reliable sources that he had been filming sensitive images of the human rights abuses taking place in Burundi.
On 16 November 2015, Antoine Kaburahe, the Director of independent newspaper Iwacu was summoned to the prosecutor’s office, on the accusation that he had taken part in the failed coup d’état in May. He is accused of taking part in the coup d’état alongside a number of other leading members of civil society, many of whom have now been forced into exile.
Since May 2015, over 100 human rights defenders have had to flee the country, a move complicated further by their fear of repercussions against their families.
In a speech made on 23 October 2015, President Pierre Nkurunziza reminded the community in exile that they should not “consider themselves superior to their fellow citizens still inside the country, especially since most of them left their families inside the country.”
This poorly veiled threat did not take long to materialise. On 6 November 2015, renowned human rights defender Pierre Claver Mbonimpa’s son was found dead mere hours after being arrested by the police.
Pierre Claver Mbonimpa himself narrowly escaped an assassination attempt on 3 August. He was shot in the face and the neck as he drove home from work, and had to be evacuated to Brussels to receive medical treatment.
List of organisations affected:
FOCODE
FORSC
FONTAINE ISOKO
APRODH
Maison SHALOM
AMINA
ACAT
PARCEM
SPPDF
RCP
Déclaration de EHAHRDP, APRODH, ACAT-Burundi, FOCODE, FORSC et RCP
Burundi : Bientôt, il n’y aura plus de défenseurs des droits de l’homme.
La répression des défenseurs des droits de l’homme au Burundi continue avec la suspension des activités de 10 organisations non-gouvernementales, disent 6 organisations de défense des droits de l’homme.
Le 24 novembre 2015, Kampala – Le 23 novembre 2015, le Ministre de l’Intérieur du Burundi a annoncé la suspension des activités de 10 organisations non-gouvernementales, parmi lesquelles figurent 6 des principales organisations de défense des droits de l’homme au Burundi (voir la liste complète en bas de page). Il y a quelques jours seulement, le 19 novembre 2015, le Procureur Général de la République avait ordonné aux banques de Bujumbura de geler les comptes de ces mêmes organisations, ainsi que ceux de trois leaders de la société civile, et d’en révéler les historiques.
Cette dernière atteinte au droit à liberté d’association fait partie d’une répression systématique du travail de la société civile et des médias indépendants au Burundi, qui force de plus en plus de défenseurs des droits de l’homme à fuir le pays. Les défenseurs encore présents au Burundi sont confrontés à des conditions de travail invivables ; nombreux d’entre eux ont signalé être suivis, intimidés et menacés, et vivent dans la peur constante pour leur vie et celles de leur familles.
« Alors que les abus de droits de l’homme continuent de se répandre au Burundi, avec des rapports quotidiens de cas de torture et d’exécutions extra-judiciaires, la communauté de défenseurs des droits de l’homme, autrefois dynamique et influente, peine aujourd’hui à dénoncer la situation qui se détériore, » ont dit aujourd’hui le East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project, Association pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Burundi (ACAT-Burundi), Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE), le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC) et le Réseau des Citoyens Probes (RCP). « Les organisations de la société civile et les médias indépendants au Burundi sont devenus le champ de bataille de cette crise. C’est dans ce contexte que nous exhortons la communauté internationale, et tout particulièrement le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Burundi, d’intensifier la diffusion publique d’informations, et de dénoncer explicitement les graves violations qui s’y produisent. »
L’étouffement systématique de la communauté de défenseurs des droits de l’homme burundais n’est que preuve de son importance et de son influence au Burundi. Les attaques perpétrées contre ces voix indépendantes n’ont fait que s’empirer durant ces six derniers mois, à commencer par la fermeture des radios indépendantes après la tentative de coup d’Etat de Mai 2015. Depuis, de nombreux journalistes encore au pays ont été forcés de se cacher, suite aux attaques répétées contre les médias.
Le 13 octobre 2015, Christophe Nkezabahizi, caméraman pour la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB), a été abattu à bout portant avec sa femme et ses deux enfants. Il a été signalé à EHAHRDP par des sources fiables que cette attaque était liée aux images sensibles de violations des droits de l’homme qu’il enregistrait.
Le 16 Novembre 2015, Antoine Kaburahe, le directeur du journal indépendant Iwacu, a été convoqué au parquet de Bujumbura. Il est accusé d’être un «putschiste », comme plusieurs autres membres de la société civile burundaise.
Depuis Mai 2015, plus de 100 défenseurs ont du fuir le pays, tout en s’inquiétant des représailles potentielles contre les membres de leurs familles.
Dans un discours prononcé le 23 octobre 2015, le président Pierre Nkurunziza a annoncé : « [q]u’aucun Burundais vivant à l’étranger ne se considère plus comme supérieur à ses concitoyens restés au pays, surtout que la plupart d’entre eux ont laissé toutes leurs familles au pays. ». Cette menace à peine voilée n’a pas pris longtemps à se réaliser. Le 6 novembre 2015, le fils de l’éminent défenseur des droits de l’ho
mme Pierre Claver Mbonimpa a été retrouvé assassiné quelques heures après son arrestation par les forces de l’ordre.
Le 3 août 2015, Pierre Claver Mbonimpa a lui-même été touché par balles au cou et au visage alors qu’il rentrait en voiture de son bureau. Il a été évacué à Bruxelles, où il reçoit des soins et se remet de ses blessures.
Liste des organisations dont les activités ont été suspendues :
FOCODE
FORSC
FONTAINE ISOKO
APRODH
Maison SHALOM
AMINA
ACAT
PARCEM
SPPDF
RCP