BURUNDI: Un éminent défenseur des droits de l’homme blessé dans une attaque brutale

(KAMPALA) East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP) condamne avec fermeté la tentative d’assassinat du défenseur des droits de l’homme et leader de la société civile, Pierre Claver Mbonimpa.

M. Mbonimpa; qui a été fusillé et blessé par des individus armés et non identifiés sur les motocyclettes hier soir alors qu’il se rendait à son domicile. Il a été grièvement blessé au cou et au visage. Il se trouve actuellement dans l’unité de soins intensifs à l’hôpital de Bujumbura, Burundi.

M. Mbonimpa est le président de l’Association pour la protection des droits de l’homme et des personnes détenues (APRODH), une des principales organisations des droits de l’homme au Burundi et un des membres le plus déterminé de la société civile dans le pays.

Comme plusieurs autres défenseurs des droits de l’homme et opposants politiques, M. Mbonimpa a été victime de la répression constante du gouvernement burundais envers les voix dissidentes.

En Septembre 2014, il a été arrêté et inculpé pour des accusations dénuées de tout fondement de «mettre en danger la sécurité de l’État» et les charges retenues contre ne sont pas abandonnées.

Le 27 Avril 2015, il a été ré-arrêté par la police dans des circonstances violentes. Grâce à un énorme tollé international, il a été libéré pour raisons médicales.

« L’attaque sur la vie de Mbonimpa est très inquiétante et envoie un message effrayant aux défenseurs des droits de l’homme qui osent dire la vérité au pouvoir», a déclaré M. Hassan Shire, Directeur Exécutif, EHAHRDP. « Les gouvernements du Burundi et de la communauté internationale dans son ensemble devraient faire appel au respect de la vie et la liberté de l’homme tel que reconnu dans la Constitution du Burundi ».

Depuis Avril 2015, la décision du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat controversé, a plongé le pays dans des violences.

En juillet cette année, le Président Nkurunziza a remporté les élections fortement critiquées et boycottées par la plupart des partis politiques d’opposition, au milieu des protestations par des centaines de citoyens burundais et des affrontements brutaux entre les manifestants et la police qui ont couté la vie de six personnes le 27 Avril 2015.

La fusillade de M. Mbonimpa intervient un jour après l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, ancien chef des services de renseignement et allié du président Nkurunziza. Ces incidents peuvent en outre plonger la situation déjà tendue dans le pays dans une recrudescence de violences.

Les autorités burundaises doivent enquêter rapidement sur les circonstances entourant la fusillade et poursuivre les auteurs conformément à la loi et aux normes internationales des droits de l’homme. Le gouvernement devrait également assurer la sécurité de tous ses citoyens, tout en créant un environnement propice pour les défenseurs des droits de l’homme afin de continuer à faire leur travail crucial.

MORE NEWS:

SHARE WITH FRIENDS: