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One year into the crisis, a deafening silence has fallen over Burundi

Version française ci-dessous

One year ago today, on 26 April 2015, Burundian civil society called upon the population to take to the streets. They protested the President decision to run for a third term in office, a move they condemned as being in violation of the Constitution and the 2000 Arusha Accords. The repression that followed the protests was brutal and bloody. Over the past year, the government has orchestrated unprecedented attacks against civil society, gradually chipping away at every aspect its existence. First, the leaders were forced into exile, then bank accounts were frozen, and finally the organisations themselves were forcibly closed. Some, human rights defenders have been threatened, followed, and disappeared, while others watched powerless as their families and loved ones were targeted for their work.

Today, the vibrant campaigns through which human rights defenders once expressed themselves, which were often relayed by local independent media, have been replaced with fearful conversations about disappeared loved ones on social media. Today, Burundians fall asleep to the sound of gunshots and wake to a pervasive and overwhelming sense of fear – fear of speaking to the wrong person, fear of seeing their sons, brothers, and fathers disappear, fear of being at the wrong place at the wrong time.

The radios, once the main source of information for the vastly rural population of Burundi, have been effectively silenced. In the run-up to April 2015, journalists were subjected to repeated intimidation, arrests, and imprisonments. On 14 May 2015, they lost their offices, their equipment, and their livelihoods when their radio stations were attacked and burnt down. A deafening silence fell over Burundi, as journalists either went into hiding or fled to neighbouring countries.

And yet, the Burundian community of human rights defenders demonstrated once more its commitment and resilience in the face of adversity. Groups of human rights defenders organised campaigns in exile, ensuring that information collected by monitors inside the country sees the light of day.

Campaigns such as SOS-Torture inform the international community of the on-going rights violations inside the country from the relative safety of exile. Radio stations in exile such as Radio Inzamba have united journalists from different private radios and contribute daily to this flow of information. Other initiatives have been launched, despite operational and financial difficulties. Their monitoring and reporting work is crucial to visibility, and hopefully will one day contribute to bringing justice for the hundreds, if not thousands, that have been disappeared, tortured, and killed.

While the international community has responded to the crisis by conducting a number of high-level visits, the situation has continued to deteriorate. Political dialogue is at a standstill and tensions are rising. The United Nations and the African Union have sent envoys, experts, and monitors to no avail. Reports of mass graves have yet to be properly investigated, and reprisals, or fear of reprisals, against those who cooperate with such mechanisms restrict from the start their access to independent voices.

Lessons should be learnt from the country’s rapid descent into a state of lawlessness. The stage was set for a rapid and ferocious repression, and the police, security forces and other groups affiliated with the ruling party have perpetrated unspeakable crimes. In the run-up to the elections, human rights defenders made numerous attempts to shed light on the worrying developments, often at great personal cost. The international community, namely the UN Human Rights Council, needs to establish a mechanism to ensure thorough investigations into the early warning signs of electoral crises.

Today, we once more urge the international community to increase pressure on the government of Burundi to allow civil society and journalists to resume their activities safely, independently, and without fear of reprisals. We call on African and UN mechanisms to continue and to broaden their engagement with Burundian human rights defenders, to ensure that their voices are an integral part of the solution to this crisis.

A year ago, no one foresaw that violence in Burundi would reach such high levels, or that the once vibrant community of human rights defenders would be attacked so forcefully. Today, we express our support for the Burundian human rights defenders in Burundi, Uganda, Tanzania, Rwanda, and elsewhere. Today, we thank them for the work they are still doing under extreme duress, and encourage them to continue united and in solidarity.

Signatories :

  • Action des Chrétiens pour l’abolition de la Torture – Burundi (ACAT-Burundi)
  • Association pour les Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH)
  • Campagne SOS-Torture/Burundi
  • Coalition Burundaise des Défenseurs des Droits de l’Homme
  • Coalition de la Société Civile pour le Monitoring Electoral (COSOME)
  • DefendDefenders (East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project)
  • Forum pour la Conscience et les Développement (FOCODE)
  • Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC)
  • Ligue ITEKA
  • Observatoire de la lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME)
  • Réseau des Citoyens Probes (RCP)


Un an après le début de la crise, un silence assourdissant est tombé sur le Burundi

Il y a un an jour pour jour, le 26 avril 2015, la société civile burundaise appelait la population à descendre dans les rues. Elle manifestait contre la décision du Président Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat présidentiel, une décision dénoncée comme étant en violation de la Constitution et des Accords d’Arusha de 2000. La répression qui a suivi les manifestations a été brutale et sanglante. Depuis un an, le gouvernement orchestre des attaques sans précédent sur la société civile, érodant progressivement tous les aspects de son existence. D’abord, les leaders ont été contraints à l’exil, puis leurs comptes en banque gelés, et enfin les organisations fermées. Certains défenseurs des droits de l’homme ont été menacés, suivis, et enlevés, alors que d’autres ont vu impuissants leurs familles et leurs proches pris pour cibles à cause de leur travail.

Aujourd’hui, les campagnes dynamiques à travers lesquelles les défenseurs des droits de l’homme s’exprimaient haut et fort, souvent relayées par les médias indépendants, ont été remplacées par des conversations effrayantes sur les réseaux sociaux au sujet des proches disparus. Aujourd’hui, les Burundais s’endorment bercés par les coups de feu, et se réveillent avec la peur au ventre – la peur de s’adresser à la mauvaise personne, la peur de voir son frère, son fils ou son père disparaître, la peur d’être au mauvais endroit au mauvais moment.

Les radios, autrefois sources principales d’information pour la population majoritairement rurale du Burundi, ont été pour ainsi dire réduites au silence. En amont du mois d’avril 2015, les journalistes ont fait l’objet d’intimidations, d’arrestations et de détentions fréquentes. Le 14 mai 2015, lorsque leurs radios ont été attaquées et mises à feu, ils ont perdu leurs bureaux, leur équipement, et leurs moyens de subsistance. Un silence assourdissant est tombé sur le Burundi, et les journalistes ont dû fuir le pays ou entrer dans la clandestinité.

Et pourtant, la communauté burundaise de défenseurs des droits de l’homme a une fois de plus démontré son engagement et son courage face à l’adversité. Des groupes de défenseurs ont organisé des campagnes en exil, s’assurant ainsi que les informations recueillies par les observateurs sur le terrain voient la lumière du jour.

À partir de la sécurité relative de l’exil, des campagnes telles que SOS-Torture permettent d’informer la communauté internationale des violations des droits de l’homme qui se déroulent au Burundi. Les radios en exil telles que Radio Inzamba ont réuni les journalistes de différentes radios privées et contribuent quotidiennement à ce flux d’information. D’autres initiatives sont également en cours malgré les difficultés opérationnelles et financières. Leur travail d’observation et de communication est essentiel, et il est à espérer qu’un jour il contribuera à rendre justice aux centaines, si ce n’est milliers de victimes qui ont été enlevées, torturées et tuées.

Bien que la communauté internationale a réagi à la crise en organisant un certain nombre de visites de haut-niveau, la situation n’a cessé de se détériorer. Le dialogue politique est dans une impasse et les tensions continuent de croître. Les Nations unies et l’Union africaine ont envoyé des émissaires, des experts et des observateurs en vain. Des informations faisant état de fosses communes n’ont toujours pas fait l’objet d’enquêtes approfondies, et les représailles, ou la simple peur des représailles, contre ceux qui collaborent avec ces enquêteurs limitent d’office leur accès aux voix indépendantes.

Il y a des leçons à tirer de la descente rapide de ce pays dans un état de non-droit. Le décor était planté pour une répression rapide et féroce, et la police, les forces de sécurité, et autres groupes affiliés au parti au pouvoir ont commis des crimes innommables. Pendant la période pré-électorale, les défenseurs des droits de l’homme ont essayé à plusieurs reprises de mettre en lumière l’évolution inquiétante de la situation, à un coût personnel souvent élevé. La communauté internationale, tout particulièrement le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, doit établir un mécanisme pour assurer des enquêtes approfondies lorsque les signes précurseurs d’une crise électorale se manifestent.

Aujourd’hui, nous exhortons la communauté internationale d’accroître la pression sur le gouvernement burundais pour qu’il permette à la société civile et aux journalistes de reprendre leurs activités en sécurité, sans crainte de représailles, tout en conservant leur indépendance. Nous faisons appel aux mécanismes africains et onusiens de continuer et d’élargir leur engagement auprès des défenseurs des droits de l’homme, afin de garantir que leurs voix fassent partie intégrante de la solution à la crise.

Il y a un an, personne n’aurait pu imaginer que la violence au Burundi atteindrait de tels niveaux, ou que la communauté des défenseurs des droits de l’homme, autrefois si dynamique, serait attaquée avec tant de force. Aujourd’hui, nous exprimons notre soutien aux défenseurs burundais au Burundi, en Ouganda, en Tanzanie, au Rwanda et ailleurs. Aujourd’hui, nous les remercions pour le travail qu’ils continuent de faire, dans des circonstances extrêmement difficiles, et les encourageons à rester unis et solidaires.

Signataires :

  • Action des Chrétiens pour l’abolition de la Torture – Burundi (ACAT-Burundi)
  • Association pour les Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH)
  • Campagne SOS-Torture/Burundi
  • Coalition Burundaise des Défenseurs des Droits de l’Homme
  • Coalition de la Société Civile pour le Monitoring Electoral (COSOME)
  • DefendDefenders (East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project)
  • Forum pour la Conscience et les Développement (FOCODE)
  • Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC)
  • Ligue ITEKA
  • Observatoire de la lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME)
  • Réseau des Citoyens Probes (RCP)

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Human Rights Defender of the month: Leon Ntakiyiruta

As a child, Leon wanted to be a magistrate – whom he saw as agents of justice. Born in 1983 in Burundi’s Southern province, he came of age at a time of great social and political upheaval in the East African country. In 1993 when Leon was barely 10, Burundi was besieged by a civil war that would last for the next 12 years until 2005, characterized by indiscriminate violence and gross human rights abuses in which over 300,000 people are estimated to have died.In 2012, still struggling to find her footing in Kampala, Aida was introduced to DefendDefenders, where she was introduced to the organisation’s resource center, and assured, it (the center) would be at her disposal whenever she needed to use it.

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